mercredi 29 avril 2009

Le muguet du 1er mai

muguet

Origine et la tradition du muguet du 1er mai

Le muguet

Le muguet est une fleur "porte-bonheur" qu'on offre habituellement le 1er mai, jour de la fête du travail. Cette tradition date de 1561, année ou le roi Charles X décida d’en offrir à toutes les dames de la cour. Comme il en avait reçu à cette même date, l’idée lui plût et c’est lui qui lança cette bonne habitude !
Le nom latin du muguet est : convallaria maïalis. En anglais on l'appelle: Lily of the Valley, c'est joli, non ?

attention muguetPour cueillir un brin de muguet il est préférable d'utiliser des ciseaux car il faut faire attention de ne pas arracher sa tige souterraine. Dans certains régions cette fleur est protégée. Si on arrache ses "racines" ou plus exactement ses rhizomes qui portent les racines, le muguet ne pourra plus refleurir au prochain mois de mai.

fete du travail

Fête du Travail

Le 1er Mai est le jour de la ‘Fête du travail’. C’est pendant la seconde guerre mondiale, en 1941, sous le gouvernement de Vichy, que cette date fut officialisée. En 1947, à la Libération, le 1er Mai devient un jour férié et payé. Depuis, la plupart des pays d’Europe ne travaillent pas ce jour-là et tout le monde profite ainsi d’un week-end de trois jours à l’arrivée du beau temps !



De vous à moi - les temps du passé



Julio Iglesias - De vous a moi
Asculta mai multe audio Muzica »
Ecoutez la chanson et notez les verbes qui manquent:
De vous à moi
J' ............ qu'il y ................... des kilomètres
Comme si j' .............. des barrières à mettre
Me protéger de je ne sais quoi
De vous à moi
J '...............qu'il y ................... des mots à taire
Pour garder un peu de mystère
Et ne savoir jamais le poids

De vous à moi
J' ............. trop souvent ....................le contraire
De ce que je ....................bien faire
Alors que de vous à moi
Il n'y ................... qu'un pas à faire, qu'un pas à faire

De vous à moi
J'ai cru qu'il y avait de l'impossible
Pour ne pas être soi même la cible
De ces images que l'on renvoie
De vous à nous
J' .................. douté des chemins que j' .........................
Alors qu'on ................... cette envie
D'attendre un rendez-vous

De vous à moi
J'.................. trop souvent .................... me défendre
De cet amour qui fait peur à prendre
Alors que de vous à moi
Je n' ................. qu'à tendre le bras, tendre le bras

De vous à moi
Je ne sais pas recevoir les cadeaux
Comme cet amour que je .....................retenir
Alors que de vous à moi
Je n' avais qu'un mot à dire, qu'un mot à dire

De vous à moi, qu'un mot à dire.......

dimanche 26 avril 2009

Cinéma français contemporain

Regardez la bande annonce et notez:
1. Le nom du film
2. Le nom du personnage principal masculin (un chanteur très connu)
3. Le sujet du film en quelques lignes
4. Dites si vous aimeriez regarder le film. Pourquoi?

Celle que j'aime sur CineMovies.fr

jeudi 23 avril 2009

Damien Sargue et Cecilia Cara - Aimer



Fiche pédagogique: Damien Sargue et Cecilia Cara - Aimer


Niveau: A2/B1

Thèmes: l’amour/faire une déclaration d’amour

Objectifs:

- employer l’infinitif sujet
- parler de ses sentiments
- faire une déclaration d’amour

1. Mise en route:
- écrivez tous les mots auxquels vous fait penser le verbe Aimer (mise en commun)
- continuez la phrase : Aimer c’est/signifie… (mise en commun)

2. Avec le clip:
Visionner le clip
- Quelle relation y a-t-il entre les personages du clip, selon vous?
- Quel fameux couple d’amoureux rappellent-ils?
- Quelle langue parle-t-on au début du clip? Pourquoi, à votre avis?
- Quel est l’endroit qui apparaît dans le clip où l’on fait une déclaration d’amour ? Imaginez d’autres endroits où on pourrait faire une déclaration d’amour. Justifiez votre choix.

3. Avec les paroles:
Visionner une nouvelle fois le clip
Complétez le texte de la chanson avec les verbes qui manquent à l’infinitif:


Aimer, c'est ce qu'y a d'plus beau
Aimer, c'est ………….. si haut
Et ……………. les ailes des oiseaux
Aimer, c'est ce qu'y a d'plus beau


Aimer, c'est ……………le temps
Aimer, c'est …………… vivant
Et ………………au coeur d'un volcan
Aimer, c'est c'qu'y a d'plus grand

Aimer, c'est plus fort que tout
………………, le meilleur de nous
Aimer, et …………….son coeur
Aimer, pour avoir moins peur


Aimer, c'est ce qu'y a d'plus beau
Aimer, c'est monter si haut
Et toucher les ailes des oiseaux
Aimer, c'est ce qu'y a d'plus beau
Aimer, c'est voler le temps
Aimer, c'est rester vivant
Et brûler au coeur d'un volcan
Aimer, c'est c'qu'y a d'plus grand


Aimer, c'est …………… ses nuits
Aimer, c'est ………….. le prix
Et donner un sens à sa vie
Aimer, c'est brûler ses nuits


Aimer, c'est ce qu'y a d'plus beau
Aimer, c'est monter si haut
Et toucher les ailes des oiseaux
Aimer, c'est ce qu'y a d'plus beau

4. Expression orale
- Que feriez-vous pour l’être aimé?
- Qu’est-ce que vous lui diriez pour prouver votre amour?

5. Expression écrite:
Ecrivez une déclaration d’amour. Vous pouvez commencer par:
Pour moi, t’aimer c’est…
On peut aussi introduire le négatif en proposant aux apprenants de réfléchir à Ne pas aimer c'est...
6. Pour aller plus loin.
Allez sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Rom%C3%A9o_et_Juliette et lisez la présentation de la pièce Roméo et Juliette de Wiliam Shakespeare et de la comédie musicale française fondée sur la pièce de Shakespeare, Roméo et Juliette de la Haine à l'amour ( musique et textes de Gérard Presgurvic) dont on a tiré le clip visionné.
Que pensez-vous de la fin de cette pièce? Êtes-vous d’accord avec l’expression “aimer jusqu’à mourir” ?

vendredi 17 avril 2009

Khaled - C'est la nuit


Le matin est là, je rentre chez nous
Les rayons du soleil quand moi je m'éteins
C'est comme chaque fois, fatigue et dégoût
Et la lumière m'apaise enfin
C'est toujours pareil, aucun souvenir
La même impression, cette honte de soi
Mais toujours pareil, dormir à mourir
Et plus jamais, mais à chaque fois
C'est la nuit, c'est la nuit, c'est la nuit, c'est la nuit qui m'éloigne de toi
C'est la nuit bien plus forte que moi
C'est la nuit, c'est la nuit, c'est la nuit, c'est la nuit qui m'entraîne et me
noie
La nuit c'est l'autre face de moi
Je voudrais tellement, jurer, te promettre
D'être ce que je suis quand le jour est là
Un père, un amant mais je cesse de l'être
Quand l'ombre descend, j'oublie ma foi
Et je la sens qui vient tout près me narguer
Sans la lumière toutes mes forces me fuient
Tes larmes et tes mains ne pourront m'aider
Et je deviens mon pire ennemi
C'est la nuit, c'est la nuit, c'est la nuit, c'est la nuit qui m'éloigne de toi
C'est la nuit bien plus forte que moi
C'est la nuit, c'est la nuit, c'est la nuit, c'est la nuit qui m'entraîne et me
noie
Ma face noire un autre que moi
C'est la nuit, c'est la nuit, c'est la nuit qui me prend chaque
fois
La nuit qui se moque bien de moi
C'est la nuit, c'est la nuit, c'est la nuit, c'est la nuit qui m'impose sa loi
Qui nous vole à nous, me vole à toi
C'est la vie, c'est l'envie, c'est la vie
C'est l'envie qui m'arrache à tes bras
La nuit qui m'attire tant dis pourquoi ?
C'est la nuit, c'est l'envie
C'est la nuit, c'est la nuit qui ne me lâche pas
La nuit qui m'entraîne oh retiens-moi

Exercices récapitulatifs - la Xe

Textes

Lisez et traduisez les fragments soulignés:

Brigitte, 39 ans, enseignante.

« La vie d’enseignant c’est assez fatigant. Moi je suis prof dans un collège, je fais ce métier depuis 15 ans et j’aime bien ce métier mais ne croyez pas que le métier d’enseignant c’est tranquille ! Les cours demandent beaucoup d’énergie, surtout avec certains élèves ou certaines classes qui n’ont pas envie de travailler. Il faut préparer les cours, corriger les devoirs des élèves etc. Il y a aussi des réunions avec les autres profs, on discute du programme etc. Le soir, je rentre complètement épuisée ! Je n’ai pas envie de lire (ou je suis trop fatiguée pour lire), alors je regarde la télé un peu. Mais le week-end je me repose, je vais au cinéma, quelquefois on prend la voiture avec des amies et on va deux jours à la campagne. Mais c’est vrai les enseignants ont beaucoup de vacances, surtout pendant l’été.»

Guillaume, 11 ans, écolier.

« Je me lève à 6h45 tous les jours, sauf le samedi et le dimanche, parce que j’ai pas école, j’ai toujours du mal à me lever le matin parce que je me couche tard, je regarde la télé jusqu’à 10 heures et maman n’est jamais contente parce que je me couche tard. Je prends une douche, mon petit déjeuner et je sors dans la rue, j’attends le bus à la station qui est au bout de ma rue. Je mets une demi-heure pour aller à l’école parce que mon école, elle est dans le village voisin. J’ai mes leçons toute la matinée mais après à 11h30 il y a la cantine où je vais déjeuner. Après la cantine, je joue une heure dans la cour de récréation puis les leçons recommencent, jusqu’à 4h30. Quelquefois je reste à l’étude mais sinon je rentre à la maison, je fais mes devoirs et je regarde la télé. Voilà ma journée. »

Adèle, 21 ans, étudiante.

« Je suis en maîtrise d’histoire, j’habite chez mes parents. Je n’ai pas toujours cours le matin mais en général je me lève à 8 heures, je prends un petit déjeuner et je file à la fac. J’habite assez loin et le trajet me prend une heure. Je prends le métro. Je déjeune au restaurant universitaire avec des copains, j’assiste aux cours, je travaille en bibliothèque, la vie d’étudiante quoi ! On a beaucoup de vacances, mais je reste à la maison en général, pour sortir ou voyager, il faut de l’argent, moi je n’en ai pas beaucoup ! Je voudrais être prof d’histoire plus tard, au lycée peut-être, on verra. Je ne regarde jamais la télé, je préfère lire, écrire aussi. J’écris des textes poétiques, j’aimerais faire un roman, raconter une histoire, dans le passé. Un roman à la manière de Walter Scott peut-être, mais plus moderne. Vous savez, raconter l’histoire d’un personnage historique fabuleux !»

Questions

- Qu’est-ce que Brigitte fait en tant qu’enseignante?

- Que fait-elle en week-end?

- Pourquoi Guillaume a-t-il du mal à se réveiller le matin?

- Où se trouve son école?

- Pourquoi Adèle préfère-t-elle rester à la maison au lieu de voyager?

- Quelles sont ses activités quotidiennes?

- Et vous, comment passez-vous vos journeés?

Grammaire

1. Mettez le verbe entre parenthèses au subjonctif présent:

1. Bien qu'il …………….le contraire, il est après tout responsable de la situation. (PRÉTENDRE)
2. Elle est encore trop jeune pour qu'on …………….lui confier ce poste de direction. (POUVOIR)
3. J'aimerais bien qu'on puisse parler à nouveau avant que vous ne ………………….(PARTIR)
4. Il faut lui téléphoner pour qu'il ………………..la chercher au plus vite. (ALLER)
5. Il n'y a pas de solution à moins qu'on ne …………des mesures radicales pour faire face à la situation. (PRENDRE)
6. Quoi que vous …………………., ça ne changerait rien à l'affaire. (FAIRE)
7. Ils ont promis de continuer à manifester jusqu'à ce que leurs révendications …………………..prises en considération par les autorités locales. (ÊTRE)
8. Elles font très attention, de peur qu'on ne ……………………..leur projet. (REFUSER)
9. Je vais le faire tout de suite à condition que tu …………………….aussi. (VENIR)
10. Ils ne me feront pas changer d'avis, quoi qu'ils ……………………(DIRE)

2. Mettez le verbe entre parenthèses à l’infinitif passé:

1. Je prendrai ma décision après ( étudier) ……………… vos arguments. 2. Nicolas est désolé de ne pas (venir) ……………….. hier. 3. Après (classer) ……………….. les dossiers, pourriez-vous taper cette lettre ? 4. Je regrette de t' offrir) ……………….. un caméscope car tu ne l'utilises jamais. 5. C'est une bonne idée d' (organiser) ……………….. une fête surprise pour l'anniversaire de François ; il en était très heureux. 6. Avant de (devenir) ………………. acteur, Louis travaillait comme serveur dans un restaurant. 7. Je regrette d’ (prononcer)………………ces mots. 8. J’ai eu peur d’ (perdre) ………………le livre de français. 9. Mes parents s’excusent pour m’ (juger) ………………trop sévèrement. 10. Il a été condamné pour (voler) …………. de l’argent.

Etiquette et savoir vivre

Les Français, comme tous les peuples, partagent un certain nombre de codes et de conventions qui règlent les comportements de chacun dans la vie en société. Ces codes forment ce qu’on appelle la politesse, le savoir vivre, les bonnes manières, ou encore l’étiquette. Ces codes de comportement facilitent les relations entre individus, ils contribuent à créer une harmonie sociale. Ils définissent également ce qui est attendu, permis ou interdit dans certaines situations, dictent les obligations de chacun envers la hiérarchie sociale, entre hommes et femmes (la galanterie). Souvent, ils permettent aussi de “situer” un individu par rapport à la norme : l’ignorance ou la connaissance de certains protocoles révèlent en effet un manque dans l’éducation, ou au contraire, des qualités.

Bonnes et mauvaises manières

Il faut respecter l’heure, la ponctualité est un acte essentiel du savoir-vivre. Si quelqu’un vous donne rendez-vous dans la rue ou dans un lieu public à une heure précise, on doit arriver à l’heure, le maximum qui peut être toléré est cinq minutes de retard. S’il s’agit d’un rendez-vous d’affaires, professionnel, chez le médecin, le dentiste, il est recommandé d’arriver cinq ou dix minutes plus tôt. Les Français ont la réputation d’être souvent en retard; vrai ou faux, un retard est toujours considéré comme impoli.

En France, on s’abstient de téléphoner après 22 heures, sauf à des amis intimes.

Cracher dans la rue est absolument interdit. Roter en public est très impoli. Bailler sans mettre sa main devant la bouche, se moucher ou éternuer bruyamment sont également des comportements très mal considérés.

Dans la rue, il y a des passages spéciaux (devant les feux rouges ou non) que les piétons utilisent pour traverser. Ne pas utiliser les passages piétons, qu’on appelle aussi les « clous », est mal considéré, même si en France ce code de bonne conduite est loin d’être toujours respecté.

Dans les transports publics (bus, train, métro), il est d’usage d’offrir son siège à une personne âgée, à une femme enceinte, à une personne avec un enfant.

Dans un ascenseur, dans les transports en commun, dans la rue, on ne fixe pas les gens du regard. Dévisager une personne est considéré comme très impoli. Parler bruyamment à une personne qui nous accompagne ou au téléphone est également mal considéré.

A la fin d’un repas, il est normal en France de partager l’addition de manière égale entre tous les convives, sauf si l'un d'entre eux insiste pour tout payer. En revanche, il est toujours d’usage dans un dîner à deux qu’un homme invite la femme qui l’accompagne, même si cet usage est moins courant parmi les jeunes gens.

Dans une file d’attente, il faut faire la queue comme tout le monde et attendre patiemment son tour. Il est extrêmement impoli de dépasser quelqu’un ou de venir s’adresser directement au guichet pour traiter ses affaires. Ceux qui se permettent ce comportement seront sanctionnés du regard, ou verbalement sermonnés..

On doit dire merci lorsqu’on reçoit quelque chose, lorsqu’on nous rend un service. Si l’on reçoit un cadeau, il n’est pas impoli de l’ouvrir immédiatement. On peut cependant le faire après une petite phrase conventionnelle : « Est-ce que je peux l’ouvrir tout de suite ? ». Même si le cadeau n’est pas de votre goût, ou n’est pas ce que vous attendiez, on ne montre pas sa déception.

Salutations

Lorsqu’on entre dans une pièce où il y a des gens, il est d’usage de dire bonjour en arrivant, mais il n’est pas obligatoire de serrer toutes les mains. Les Français sont plutôt formels dans la rencontre, ils associent en général un geste – serrer la main – avec la parole. S’il s’agit d’une première rencontre, on pourra dire : “Enchanté”, “Ravi de vous rencontrer”, ou tout simplement annoncer son nom : “Bonjour, Marcel Duchamp”. Si l’on est présenté à quelqu’un, il est préférable d’attendre que cette personne vous tende la main pour la saluer.

La poignée de main (i.e., l’acte de serrer la main à quelqu’un) est bien plus habituelle en France que dans les pays anglo-saxons par exemple. En arrivant au bureau le matin, il est fréquent que les Français lancent un “Bonjour, ça va?” ou un “Salut Philippe!” en se serrant la main, même s’ils se sont vus la veille. Le soir, en se quittant, il n’est pas rare qu’on se serre la main une nouvelle fois. Serrer la main est ainsi un rituel d’ouverture et de fermeture de la rencontre, l’acte de se saluer et de se quitter est fortement marqué par ce geste. Une rencontre de moins de cinq minutes – dans la rue par exemple – peut être introduite par une poignée de main et terminée par une autre.

Les salutations entre hommes et femmes sont augmentées d’un geste supplémentaire : faire la bise. Il n’est pas anormal de serrer la main à une femme, mais un homme embrassera plutôt sur chaque joue une femme qu’il connaît : parent, collègue ou amie. Assez souvent, lorsque la relation n’est pas encore très développée, un homme prendra la main d’une femme pour la saluer mais se penchera en même temps vers elle pour l’embrasser, signifiant ainsi que la relation est plus proche, plus amicale. Tout comme la poignée de main, faire la bise marque fortement le temps de la rencontre, et là aussi, il n’est pas inhabituel qu’une brève conversation dans la rue soit introduite par des bises et finie par d’autres bises en se quittant, même après quelques minutes.

Ce rituel de la bise provoque quelquefois des hésitations, ou même des embarrassements : bien qu’embrasser une fois sur chaque joue semble être la norme, certaines personnes prolongent jusqu’à trois, ou quatre bises, embrassant ainsi dans le vide si l’autre personne s’est déjà retirée. Si c’est le cas, on rit puis recommence, en précisant quelque chose comme “Moi, j’en fais quatre !” Les femmes se font plus souvent la bise entre elles que les hommes le font entre eux, sauf s’il s’agit d’un proche parent (père, frère, cousin etc.) Lorsque les hommes s’embrassent, on parle plutôt d’une “accolade”, qui consiste à mettre ses bras autour du cou, tout en donnant quelques tapes dans le dos.

Dans le cas où deux personnes se rencontrent d’une certaine distance (de chaque côté de la rue par exemple), un certain code est aussi en usage : si l’on connaît bien cette personne, et si la relation avec elle est plutôt informelle, un petit signe discret de la main est d’usage. En revanche, si l’on croise dans la rue une personne avec laquelle on entretient une relation formelle (professeur, supérieur hiérarchique etc.) ou qu’on connaît assez peu, il est préférable de marquer cette rencontre par un hochement de la tête seulement. Si cette personne est accompagnée, il est recommandé de s’abstenir de faire un signe, sauf si cette personne fait elle-même un geste. Enfin, si la personne ne vous a pas remarqué (ou fait semblant de ne pas vous remarquer), là encore, il est préférable de ne faire aucun signe.

Tu ou vous ?

Un simple pronom et une forme verbale font un monde de différence dans les relations interpersonnelles en France. Le passage du “vous” (formel) au “tu” (informel) est un rituel fréquent, qui marque l’évolution d’une relation. Utiliser le pronom tu signifie en effet plus de proximité, plus d’intimité, moins de formalité dans les contacts, la communication et même les sujets de conversation. Ce changement est immédiatement perceptible pour chaque individu, une sorte de relâchement mental et physique se produit, qui transforme la façon d’agir et de se comporter. Le passage du vous au tu se fait plus facilement entre personnes du même sexe que de sexes opposés, l’âge joue aussi un rôle important. Ce passage est souvent formalisé par une question posée ainsi : “On pourrait se tutoyer maintenant, ce serait plus simple ?” ou “Ça vous dérangerait si on se tutoyait ?”

Il y a un grand nombre de cas de tutoiement spontanés : les jeunes enfants par exemple s’adressent aux adultes en utilisant le pronom tu jusqu’à ce qu’ils apprennent – vers 7 ou 8 ans – à distinguer les circonstances où il faut faire un choix. Par ailleurs, les jeunes du même âge, les adolescents, se tutoient de manière spontanée, sans distinction de sexe. Les membres d’une même famille se tutoient : sauf dans des cas aujourd’hui exceptionnels, les enfants ne disent jamais vous à leurs parents. Le tu spontané est aussi d’usage dans certains cercles, clubs, associations; cela a pour effet de renforcer le sentiment d’unité et d’appartenance au groupe.

En général, on vouvoie les personnes que l’on rencontre pour la première fois, le supérieur hiérarchique, une personne plus âgée que soi. Il existe certains cas où une personne est autorisée à tutoyer, tandis que son interlocuteur emploie le vous : un professeur parlant à un jeune élève, un adulte à un jeune enfant, une personne âgée s’adressant à une personne beaucoup plus jeune. Cette situation n’autorise pas la personne qui est tutoyée à tutoyer son interlocuteur à son tour, ce qui montre que le vouvoiement n’est pas seulement une marque de formalité, mais aussi un indicateur de hiérarchie sociale qui permet de montrer son respect.

Dans une première rencontre, le choix entre le vous et le tu n’est pas toujours facile, il existe des circonstances où l’on hésite, et où une solution doit être trouvée verbalement. Même si le premier contact est chaleureux, il est plus prudent d’utiliser le vous jusqu’au moment où les interlocuteurs trouvent un protocole. En général, c’est la personne la plus âgée, ou celle qui se trouve dans une position hiérarchique supérieure, ou celle qui reçoit qui va décider : “On pourrait peut-être se dire tu?” Dans les régions du sud de la France, ainsi qu'en Espagne ou en Italie, dire tu dès la première rencontre est beaucoup plus fréquent que dans le nord, où souvent le tutoiement spontané est ressenti comme une agression.

L’usage du vous a longtemps prédominé dans la société française, jusqu’à la fin du 18e siècle. Le philosophe des Lumières Jean-Jacques Rousseau, auteur de Emile, ou de l’éducation (1762), juste avant la Révolution, recommande ainsi le tutoiement systématique dans la famille. Aujourd’hui, l’usage du tutoiement est de plus en plus répandu, notamment parmi les jeunes générations. On attribue généralement cette évolution à l’influence de la langue anglaise, dans laquelle le pronom “you” est perçu comme l’équivalent du “tu” français, ce qui n’est pas nécessairement vrai.

Etre reçu

Lorsqu’on est invité pour une soirée, un dîner, un cocktail chez quelqu’un, il est nécessaire d’observer cette règle : ne pas arriver à l’heure ! En d’autres termes, si l’on est invité pour 19 heures, il est d’usage de se présenter 10 ou 15 minutes plus tard, car arriver plus tôt serait arriver trop tôt. En revanche, si l’on prévoit un “vrai” retard de plus de trente minutes, il est poli de téléphoner à ses hôtes pour les prévenir.

Que peut-on apporter à ses hôtes lorsqu’on est invité ? Un bouquet de fleurs bien sûr (le plus naturel possible, et sans papier d’emballage), mais une bouteille de bon vin ou une boîte de chocolats sont probablement un meilleur choix. Il faut en effet considérer que votre hôtesse, si elle reçoit beaucoup d’invités, ne sera peut-être pas très disponible pour s’occuper de plusieurs bouquets de fleurs qu’il faut préparer, mettre en vase etc. L’élégance suprême consiste à envoyer des fleurs avant, la veille ou le jour de l’ivitation, avec une carte de visite et quelques mots de remerciements.

Les Français aiment la conversation en général, mais elle doit rester de “bon ton” selon l’usage. Ne rien dire est considéré de mauvais goût, mais vouloir trop briller est également mal considéré. On évitera des sujets de conversation trop polémiques, comme la politique, la religion, la morale, les impôts, afin de ne pas révéler trop ouvertement ses opinions. Il faut également éviter de critiquer certaines professions (avocats, enseignants, médecins etc.), car il est toujours possible que l’un des invités exerce l’une de ces professions. Parler trop de soi-même ou monopoliser l’attention sur soi est également mal considéré. Il faut attendre que son interlocuteur ait fini sa phrase pour parler à son tour, il faut éviter aussi de contredire ouvertement cette personne, même si l’on ne partage pas ses opinions. Il est important d’écouter ce qu’on nous dit, en particulier les réponses aux questions que l’on a posées. Il est impoli de “retenir” quelqu’un pendant trop longtemps, même si cette personne paraît vous écouter avec intérêt. Si un autre invité salue et s’adresse à la personne à qui l’on parle, il est préférable de les laisser pour se joindre à un autre groupe.

Lorsque l’on quitte ses hôtes, il est bien sûr essentiel de les saluer et de les remercier personnellement. En général, il n’est pas nécessaire de saluer les autres invités avant de partir, mais les circonstances peuvent varier grandement. Dans le cas d’un petit groupe, il est évident que votre départ sera remarqué, il sera alors poli de saluer tout le monde, soit individuellement, soit en s’adressant au groupe. Il est possible aussi qu’un départ entraîne plusieurs autres départs. Les salutations de départ peuvent parfois durer un certain temps chez les Français, il n’est pas rare en effet qu’après les “au revoir” d’usage, la conversation soit relancée à nouveau pour quinze ou vingt minutes. L’idée de “partir” pour les Français est plus un “projet” qu’une intention ferme et déterminée que l’on exécute immédiatement. En bref, un départ trop brusque sera considéré comme anormal et impoli.

Il est poli d’envoyer un message de remerciement ou de téléphoner à vos hôtes le lendemain de leur invitation, mais cet usage est beaucoup moins répandu en France qu’en Allemagne ou dans les pays anglo-saxons. Si vous avez fait des promesses à vos hôtes ou à l’un des invités, tenez ces promesses, sauf si vous avez réalisé que c’est le vin et non la raison qui vous a fait parler !

Manières de table

Le repas autour d’une table avec des convives est un temps où les qualités de savoir-vivre et de politesse de chaque individu sont largement testées. Les invités autour d’une table mangent, mais se parlent aussi, s’observent, s’écoutent sur une période qui peut souvent durer plus de deux heures.

C’est généralement l’hôtesse qui place ses invités à table, il faut donc attendre qu’elle vous indique votre place. En général, si vous êtes un homme, vous serez placé entre deux femmes, car la maîtresse de maison souhaite alterner les convives de chaque sexe. Les hommes normalement ont le devoir de s’occuper et de faire la conversation avec leur voisine.

La serviette que l’on a trouvée placée sur son assiette sera posée à moitié dépliée sur ses genoux (pas autour du cou !), et les mains (pas les coudes !) seront placées sur la table, de chaque côté des couverts. On trouvera les couteaux et la cuillère pour le potage à droite de l’assiette, alors que les fourchettes seront à gauche. Il est fréquent que trois verres soient placés devant l’assiette : le plus grand sera pour l’eau, le plus petit pour le vin blanc, et le moyen pour le vin rouge. Le pain est placé dans une corbeille non loin de soi, mais l’usage interdit d’en prendre un morceau pour “grignoter” avant le premier plat (on peut le faire au restaurant cependant). On ne boit pas avant d’avoir mangé et c’est l’hôtesse qui invitera les convives à commencer.

Les invités se servent généralement eux-mêmes en se passant les plats. Les hommes se chargent de servir les femmes, ainsi que de remplir leur verre. Si vous jugez que vous avez assez bu, laissez votre verre plein, on ne vous reservira plus ! Lorsque vous buvez, n’oubliez pas de vous essuyer les lèvres avant, afin de garder votre verre transparent durant tout le repas. Essuyez vos lèvres aussi après, si possible en tenant votre serviette à deux mains. Si l’hôtesse vous demande de vous reservir, il est poli de refuser une première fois, pour ne pas avoir l’air gourmand. Attendez qu’elle vous demande une nouvelle fois pour accepter. En revanche, si vous n’aimez pas un plat, essayez d’en manger un peu quand même, pour ne pas offenser vos hôtes. Enfin, l’usage de laisser un petit quelque chose dans l’assiette pour montrer qu’on n’est pas gourmand ou qu’on a assez mangé n’est en fait guère pratiqué : les convives ont plutôt le sentiment que ne pas finir son assiette risque d’offenser les hôtes et surtout l’hôtesse, qui a choisi et préparé les plats.

Les règles de savoir vivre à table sont nombreuses, ce sont avant tout des interdits : on ne parle pas la bouche pleine, on ferme la bouche en mangeant; on ne souffle pas sur le potage pour le refroidir; on ne coupe pas sa salade avec son couteau, ni son omelette, ni les pâtes. Les pommes de terre ne doivent pas être écrasées, mais séparées avec le côté de la fourchette. On “pousse” les morceaux de viande, les légumes sur sa fourchette avec un morceau de pain, pas avec le couteau. On ne prend jamais une arête de poisson avec ses doigts, on la dépose du bout des lèvres sur la fourchette et on la place sur le côté de l’assiette. Il est normalement très impoli de “saucer” son assiette avec du pain, bien que la tentation soit grande ! On n’écrase pas le fromage sur son pain, on le mange par morceaux. On ne coupe pas le pain avec son couteau, on le “rompt” avec ses mains. Lorsqu’on a fini,, on pose ses couverts (fourchette et couteau) sur son assiette, sans les croiser, la pointe de la fourchette tournée vers le bas. L’usage du cure-dents est rigoureusement interdit, on n’en trouve pas sur la table. Lorsque l’hôtesse en donne le signal, les invités peuvent quitter la table, ils déposent alors leur serviette (non pliée) près de leur assiette en se levant.

Galanterie

La “galanterie française” est l’une des fiertés nationales. Elle concerne essentiellement les relations entre hommes et femmes. Ses origines sont anciennes, remontant aux usages courtois du Moyen Age, par lesquels les chevaliers devaient honorer, servir et protéger leur dame. La galanterie révèle ainsi un certain paradoxe : alors que les femmes souffrent généralement d’un statut inférieur dans la société civile, essentiellement dominée par les hommes, elles jouissent toutefois dans la sphère mondaine et parfois domestique d’une position haute, essentiellement conventionnelle il est vrai.

Un homme galant ouvrira la porte à une femme pour la laisser passer devant lui. Cependant, s’il s’agit d’un endroit public, comme un bar ou un casino par exemple, l’homme généralement précédera la femme qui l’accompagne, peut-être pour s’assurer que l’endroit est sûr ou convenable.

Dans la rue, l’homme réserve le côté trottoir (le « haut du pavé ») à une femme, afin de la protéger des risques possibles pouvant venir du côté rue.

A la gare, à l’aéroport, c’est l’homme qui se charge des bagages lourds, il aidera à monter les valises d’une femme, à les placer dans le compartiment d’un train.

Dans un escalier, un homme précède une femme en descendant, pour la retenir au cas où elle tomberait. Il doit aussi la précéder en montant : il ne pourra pas lui venir en aide si elle trébuche, mais pour des raisons évidentes, il ne voudra pas embarrasser une femme en la suivant.

Au restaurant, un homme tirera légèrement le siège pour inviter une femme à s’asseoir. Les hommes doivent attendre que les femmes soient installées avant de s’asseoir à leur tour.

Un homme complimente sans affectation une femme sur sa manière de s’habiller, sur son élégance : « Vous êtes ravissante ce soir », « Cette couleur vous va parfaitement ». Celle-ci le remerciera avec un sourire, en acceptant le compliment.

L’homme sert à boire à la femme qui l’accompagne, lui offre les plats en premier, paie l’addition au restaurant.

Un homme aidera une femme à enlever son manteau, où à le remettre. Il la raccompagnera jusqu’à la porte, ou mieux, jusqu’à chez elle. S’il la raccompagne en voiture, il lui ouvrira la portière avant de monter lui-même. A l’arrivée, il descend de la voiture en premier pour ouvrir la portière.

A la recherche du temps perdu de Marcel Proust

Du Côté de Chez Swann

« Combray »

A la recherche du temps perdu s’ouvre sur un discours* du narrateur* à l’âge où il raconte ses souvenirs. Il évoque ses réveils puis les réveils de sa vie entière dans toutes les chambres où il a dormi. Sa pensée s’arrête sur sa chambre de Combray où il passait les vacances dans son enfance. Il se rappelle surtout les soirs où il devait monter se coucher sans recevoir de baiser de sa mère parce que ses parents recevaient des invités jusqu’à une heure tardive. C’est pendant l’une de ces soirées qu’il décida d’attendre sa mère jusqu’après le départ des invités pour exiger d’elle le si précieux baiser. Ce jour-là, il obtint qu’elle reste dans sa chambre toute la nuit. Le narrateur revient sur des événements bien plus récents : un jour, en rentrant chez lui, il boit machinalement une tasse de thé et y trempe un morceau de madeleine. Ce geste lui rappelle tout à coup l’ensemble de ses souvenirs perdus de Combray car sa grande tante lui offrait alors la même madeleine trempée dans du thé. Dans un nouveau chapitre, le narrateur raconte ses souvenirs retrouvés. Sa famille s’installait en villégiature chez la tante Léonie qui vivait seule avec sa servante Françoise. Il fréquente avec sa famille leurs voisins de Combray : Swann, Vinteuil, Legrandin. Il rêve de la duchesse de Guermantes qui vit dans son château, à quelques lieues de là. Le jeune narrateur alterne lectures et promenades, déjà fasciné par le mystère de l’art. Au cours d’une de ses promenades, il connaît un moment d’extase devant les clochers de Martinville, une bourgade voisine. Cette expérience le conduit à l’écriture d’un court texte. Il rêve de rencontrer Gilberte, la fille de Swann, et l’aperçoit un jour dans son jardin ; leur échange de regards provoque l’émoi du jeune homme. Enfin, il assiste à une scène d’amour saphique entre Mlle Vinteuil et son amie à Montjouvain.

« Un amour de Swann »

Le narrateur raconte des événements qui ont eu lieu bien avant sa naissance et dont il a eu connaissance par des témoins qu’il a interrogés. Il retrace la rencontre de Swann et de sa future femme Odette, une demi-mondaine. Il n’apprécie d’abord celle-ci que médiocrement, mais elle semble charmée par lui. Par vanité et ennui, il se pique d’amour pour elle. Elle l’amène dans le salon brillant et vulgaire des Verdurin. Une sonate de Vinteuil que l’on y joue souvent devient l’hymne de leur amour. Odette devient rapidement indispensable à Swann mais elle le trompe. Celui-ci devient fou de jalousie et cherche à épier constamment sa maîtresse. Finalement son amour disparaît et laisse place à des sentiments plus tièdes. Swann est surpris d’avoir aimé Odette. Pourtant, il finit par l’épouser.

« Nom de Pays : le Nom »

Quelques années après Combray, le jeune narrateur rêve de voyage et de révélations artistiques. Mais sa maladie nerveuse le force à demeurer à Paris. Au jardin des Champs-Elysées où Françoise l’emmène jouer, il retrouve Gilberte dont il tombe amoureux. Mais cet amour n’est qu’inquiétude chez le narrateur et amitié quelque peu moqueuse chez Gilberte. Son père Swann et sa mère Odette fascinent également le narrateur bien qu’il s’agisse de gens très ordinaires aux yeux des autres, surtout en ce qui concerne Odette dont on obtient facilement les faveurs. Le narrateur constate que la réalité n’a rien à voir avec ses sentiments.
Lisez les résumés de toutes les parties du roman sur http://www.studyrama.com/article.php3?id_article=7981

jeudi 16 avril 2009

Stendhal - Le Rouge et le Noir

Le Rouge et le Noir c'est un roman qui décrit l'ascension sociale d'un jeune homme (Julien Sorel) dont l'ambition le contraint au mensonge et à la dissimulation. Si les caractères des personnages de Stendhal sont extrêmement fouillés (en particulier celui des deux maîtresses de Sorel), c'est Sorel lui-même qui est au coeur du roman et de la focalisation du récit. Ses pensées et ses sentiments sont exposés avec une précision d'entomologiste. Mais Stendhal ne s'arrête pas qu'à ses personnages, et dresse également un tableau très complet de la société française à la veille de la Révolution de 1830.
Le Rouge et le Noir, sous-titré Chronique de 1830, est un roman écrit par Stendhal, publié à Paris chez Levavasseur en 1830. C'est la deuxième œuvre romanesque de Stendhal (après Armance). Le symbolisme contenu dans les couleurs du titre est un bon point de départ pour comprendre les multiples significations du roman. Le rouge évoque le sang du crime, la passion (le cœur), qui s'allie au noir du deuil, de la mort.
Livre I
En épigraphe, Le Rouge et le Noir , Chronique de 1830 porte « La vérité, l'âpre vérité. DANTON ». Aussitôt, Stendhal plante avec précision le décor de la petite ville de Verrières sur le Doubs et la situation sociale et politique, définissant l'atmosphère dans laquelle se forme l'état d'esprit du héros. Julien Sorel est le troisième fils du vieux Sorel, scieur, qui n'a que mépris pour les choses intellectuelles et donc pour Julien qui se révèle très tôt doué pour les études. Au contrairede ses frères, le garçon n'est pas taillé pour les travaux de force, et sa curiosité le pousse à s'instruire par tous les moyens possibles (ce que le père Sorel appelle flâner). Si le jeune garçon peut réciter par cœur le Nouveau Testament, s'il bénéficie de la protection du curé de son village, le curé Chélan, il connaît aussi tous les détails du Mémorial de Saint-Hélène, car paradoxalement il voue une admiration sans bornes à Napoléon Bonaparte qu’il considère tout à la fois comme un Dieu et comme un modèle de réussite. Malmené dans sa famille qui le tourne sans cesse en dérision ou lui fait subir des violences, il est protégé par le curé Chélan qui le recommande au Maire de Verrières, Monsieur de Rênal, comme précepteur de ses enfants, puis le fait entrer au séminaire. Ce sont là les débuts de Julien dans le monde de l'aristocratie de province. Malgré sa timidité naturelle, il parvient peu à peu à séduire Mme de Rênal, jeune femme assez belle, mais également d'une naïve timidité. La vie de Sorel chez les Rênal est donc marquée par sa vive passion pour Mme de Rênal et par son ambition démesurée. Il rêve de devenir une sorte de nouveau Napoléon Bonaparte. Sa vie est donc dominée par l’hypocrisie . Au "château" de Monsieur de Rênal, il doit cacher ses sentiments pour la maitresse de maison, et au curé Chélan son admiration pour Napoléon. Au château, le jeune homme gagne rapidemment le coeur des enfants et il prend l'habitude de passer ses soirées d'été en compagnie de Mme de Rênal qu'il surprend agréablement lorsqu'elle tente de lui faire un cadeau. La fierté du jeune homme plaît à cette provinciale rêveuse, qui tombe amoureuse de lui sans s'en rendre compte. Mais le tempérament fier et ombrageux de Julien va bientôt tout gâcher : il refuse une augmentation de salaire proposée par Monsieur de Renal et repousse les avances d'Élisa, femme de chambre de madame de Rênal. Élisa s'étant empressée de faire courir une rumeur (fondée) sur les sentiments qui animent sa maîtresse et Julien, les jaloux commencent à jaser à Verrières (Julien était devenu un homme à la mode) et du coup, Monsieur de Rênal reçoit une lettre anonyme dénonçant l'adultère de sa femme. Bien que ces racontars lui apparaissent fantaisistes, le maire de Verrières décide de se séparer de son précepteur. Julien, sur les conseils de l'abbé Chélan, quitte le domaine des Rênal et entre au grand séminaire de Besançon. Avant de partir, il a une dernière entrevue avec Madame de Rênal qui lui paraît très froide alors qu'elle lui porte toujours un amour profond. De là le malentendu qui aboutira à la tragédie. Julien l'impatient confond réserve et indifférence. Au séminaire de Besançon, Julien est haï par ses camarades, des espèces de paysans affamés dont l'aspiration suprême est "le lard aux œufs du dîner" ; il y fait la rencontre de l’Abbé Pirard qui percevra bien son ambition, mais qui le protégera aussi. Il passera bien des moments pénibles jusqu'au jour où l'abbé Pirard lui propose de devenir le secrétaire du Marquis de La Mole. Il part alors pour Paris afin de prendre ses fonctions auprès de l'illustre aristocrate.
Livre 2
Le marquis de La Mole, personnalité influente du faubourg Saint-Germain, remarque très vite l'intelligence de Julien, qui fait aussi la connaissance de Mathilde, la fille du marquis, une personnalité remarquable et remarquée de la jeunesse aristocratique parisienne. En dépit de ses nombreux prétendants de haut rang et des origines modestes de Julien, elle ne tarde pas à s'éprendre de lui, en qui elle voit une âme noble et fière ainsi qu'une vivacité d'esprit qui tranche face à l'apathie des aristocrates de son salon.
Une passion tumultueuse commence alors entre les deux jeunes gens. Elle lui avouera ensuite qu'elle est enceinte et prévient son père de son souhait d'épouser le jeune secrétaire. Mathilde ne réussira pas à convaincre tout à fait son père de la laisser épouser Julien, mais, dans l'attente d'une décision, le marquis fait anoblir Julien et lui procure un poste de lieutenant de hussards à Strasbourg. Le fils de charpentier devient ainsi M. le chevalier Julien Sorel de La Vernaye. C'est alors que Mathilde de La Mole appelle son amant à la rejoindre expressément à Paris : le marquis de La Mole refuse catégoriquement toute idée de mariage depuis qu'il a reçu une lettre de Madame de Rênal dénonçant (sur conseil impérieux de son confesseur) l'immoralité de son ancien amant rongé par l'ambition. Julien, impavide, se rend alors de Paris à Verrières, entre dans l'église et tire à deux reprises, en pleine messe, sur son ancienne maîtresse. Il ne se rend alors pas compte qu'il n'est pas parvenu à la tuer. Julien attend ensuite en prison la date de son jugement, prison où Mathilde passe le voir une fois par jour mais dont les poussées d'héroïsme finissent par lasser son amant. Mathilde de La Mole, sous un pseudonyme d'abord, puis sous son vrai nom ensuite, multiplie les tentatives pour le faire acquitter, notamment en faisant miroiter à l'ecclésiastique le plus influent de Besançon un poste d'évêque. Simultanément, Madame de Rênal tente de faire pencher le procès en faveur de Julien en écrivant aux jurés que ce serait une faute et qu'elle lui pardonne volontiers son geste « maladroit ». Malgré une opinion publique acquise à la cause du jeune Sorel, M. Valenod (qui fait partie du jury) parvient à faire condamner Julien à la guillotine, notamment à cause d'un discours provocant dénonçant les castes et l'ordre établi. À l'issue de la sentence, Mathilde et Mme de Rênal espèrent encore un recours en appel, mais Julien ne voit pas d'autre issue que le couperet. Madame de Rênal, qui s'est installée à Besançon malgré les réticences de son mari, est parvenue à obtenir l'autorisation d'aller voir Julien, qui retrouve pour elle une passion sans bornes. Malgré tous les sacrifices qu'elle est prête à consentir, Julien se résigne à la mort. Juste après l'exécution de Julien, Fouqué (son ami de toujours) rachète son corps au bourreau. Mathilde demande à voir la tête du père de son enfant, puis empoigne la tête de Julien et l'embrasse au front. Elle enterrera elle-même la tête à côté de sa tombe, dans une grotte située non loin de Verrières où Julien avait l'habitude de s'installer. Leur enfant aurait dû être pris en charge par Mme de Rênal, mais celle-ci meurt trois jours après Julien.

Le Rouge et le Noir est à la fois une étude sociale, politique et historique. C'est un roman historique, car Stendhal tente de dévoiler les coulisses de la révolution de 1830, avec comme trame la structure sociale de la France de l'époque, les oppositions entre Paris et la province, entre noblesse et bourgeoisie, entre les jansénistes et les jésuites.
C'est aussi un roman psychologique parce que dans Le Rouge et le Noir, Julien Sorel fait l'objet d'une véritable étude. Ambition, amour, passé, tout est analysé. Le lecteur suit avec un intérêt croissant les méandres de sa pensée, qui conditionnent ses actions. Mathilde de la Mole et Madame de Rênal ne sont pas en reste. Leur amour pour Julien, égal l'un à l'autre, sont mis en perspective. Tout le monde est mis à nu sous la plume de Stendhal.

VICTOR HUGO - Les Misérables

Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon, mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète, homme politique, académicien et intellectuel engagé français considéré comme le plus important des écrivains romantiques de langue française et un des plus importants écrivains de la littérature française. Son œuvre est très diverse : romans, poésie lyrique, drames en vers et en prose, discours politiques à la Chambre des Pairs, correspondance abondante. Il a contribué, tout comme Baudelaire, au renouvellement de la poésie et de la littérature. Victor Hugo est un romancier inclassable qui a laissé neuf romans. Le premier, Bug-Jargal a été écrit à seize ans ; le dernier, Quatrevingt-treize, à soixante-douze. L'œuvre romanesque a traversé tous les âges de l'écrivain, toutes les modes et tous les courants littéraires de son temps sans jamais se confondre totalement avec aucun. En effet, on trouve toujours chez Hugo une volonté de parodie et de décalage : Han d'Islande en 1823, Bug-Jargal publié en 1826, Notre-Dame de Paris en 1831 ressemblent aux romans historiques en vogue au début du XIXe siècle mais n'en sont pas vraiment ; c'est que Hugo n'est certainement pas Walter Scott ; chez lui en effet, les temps modernes pointent toujours derrière l'Histoire. Le Dernier Jour d'un condamné en 1829 et Claude Gueux en 1834 ne sont pas plus aisés à définir. Ce sont des romans à la fois historiques et sociaux qui sont, surtout, engagés dans un combat — l'abolition de la peine de mort — qui dépasse de loin le cadre de la fiction. On pourrait en dire autant des Misérables qui paraît en 1862, en pleine période réaliste, mais qui lui emprunte peu de caractéristiques. Ce succès populaire phénoménal embarrassera d'ailleurs la critique car il louvoie constamment entre mélodrame populaire, tableau réaliste et essai didactique…De la même façon, dans Les Travailleurs de la mer (1866) et dans L'Homme qui rit (1869), Hugo se rapproche davantage de l'esthétique romantique du début du siècle, avec ses personnages difformes, ses monstres et sa Nature effrayante. Enfin, en 1874, Quatrevingt-treize signe la concrétisation romanesque d'un vieux thème hugolien : le rôle fondateur de la Révolution française dans la conscience littéraire, politique, sociale et morale du XIXe siècle.
Le roman hugolien n'est pas un « divertissement » : il est presque toujours au service du débat d'idées. On l'a vu avec les romans abolitionnistes de sa jeunesse, on le voit encore dans sa maturité à travers de nombreuses et parfois envahissantes digressions sur la misère matérielle et morale dans Les Misérables . Toutefois, dans ce dernier roman commencé en 1845 et 1848, on a détecté l'influence de Balzac notamment celle du Curé de village avec lequel Monseigneur Myriel a des points communs. Et la parenté entre Vautrin et Jean Valjean (le second étant l'envers positif de l'autre) est assez évidente, le monde et les coutumes des bagnards étant décrit dans Splendeurs et misères des courtisanes. Ses héros sont, comme les héros de tragédie (le dramaturge n'est pas loin), aux prises avec les contraintes extérieures et une implacable fatalité tantôt imputable à la société (Jean Valjean ; Claude Gueux ; le héros du Dernier jour d'un condamné), tantôt à l'Histoire (Quatrevingt-treize) ou bien à leur naissance (Quasimodo). C'est que le goût de l'épopée, des hommes aux prises avec les forces de la Nature, de la Société, de la fatalité, n'a jamais quitté Hugo ; l'écrivain a toujours trouvé son public sans jamais céder aux caprices de la mode : qui s'étonnera qu'il ait pu devenir un classique de son vivant?

Les Misérables est un roman de Victor Hugo paru en 1862. Ce roman, un des plus populaires de la littérature française, a donné lieu à de nombreuses adaptations au cinéma. Victor Hugo y décrit la vie de misérables dans Paris et la France provinciale du XIXe siècle et s'attache plus particulièrement aux pas du bagnard Jean Valjean qui n'est pas sans rappeler le condamné à mort du Dernier Jour d'un condamné ou Claude Gueux . C'est un roman historique, social et philosophique dans lequel on retrouve les idéaux du romantisme et ceux de Victor Hugo concernant la nature humaine. L'auteur lui-même accorde une grande importance à ce roman et écrit en mars 1862, à son éditeur Lacroix : « Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal, de mon œuvre ». Les Misérables est à la fois un roman réaliste, un roman épique, un hymne à l'amour et un roman social. Roman réaliste, Les Misérables décrivent tout un univers de gens humbles. C'est une peinture très précise de la vie dans la France et le Paris pauvre du début du XIXe siècle. Son succès populaire tient au trait parfois chargé avec lequel sont peints les personnages du roman. Roman épique, Les misérables dépeignent au moins trois grandes fresques: la bataille de Waterloo (qui représente pour lui, la fin de l'épopée Napoléonienne, et le début de l'ère bourgeoise. Il s'aperçoit alors qu'il est républicain), l'émeute de Paris en juin 1832, la traversée des égouts par Jean Valjean. Mais le roman est aussi épique par la description des combats de l'âme : les combats de Jean Valjean entre le bien et le mal, son rachat jusqu'à son abnégation, le combat de Javert entre respect de la loi sociale et respect de la loi morale. Les Misérables sont aussi un hymne à l'amour : amour chrétien sans concession de Mgr Myriel qui, au début du roman, demande sa bénédiction au conventionnel G (l'Abbé Grégoire) ; amours déçues de Fantine et Éponine ; amour paternel de Jean Valjean pour Cosette. Mais c'est aussi une page de la littérature française dédiée à la patrie. Au moment où il écrit ce livre, Victor Hugo est en exil. Aidé depuis la France par des amis qu'il charge de vérifier si tel coin de rue existe, il retranscrit dans ce roman la vision des lieux qu'il a aimés et dont il garde la nostalgie.. Mais la motivation principale de Victor Hugo est le plaidoyer social. « Si les infortunés et les infâmes se mêlent (...) De qui est-ce la faute ? » Selon Victor Hugo, c'est la faute de la misère, de l'indifférence et d'un système répressif sans pitié. Idéaliste, Victor Hugo est convaincu que l'instruction, l'accompagnement et le respect de l'individu sont les seules armes de la société qui peuvent empêcher l'infortuné de devenir infâme. Le roman engage une réflexion sur le problème du mal... Il se trouve que toute sa vie Hugo a été confronté à la peine de mort, il a vu des exécutions à la guillotine. Un des thèmes du roman est donc « le crime de la loi ». Si l'œuvre montre comment les coercitions sociales et morales peuvent entraîner les hommes à leur déchéance si aucune solution de réédification n'est trouvée, c'est surtout un immense espoir en la générosité humaine dont Jean Valjean est l'archétype. Presque tous les autres personnages incarnent l’exploitation de l’homme par l’homme. L'exergue d’Hugo est un appel à l'humanité pour qu'elle ne cesse d'œuvrer à des temps meilleurs :
« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, dans de certaines régions, l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. (Victor Hugo, Hauteville-House, 1862.) »
L'action se déroule en France au début du XIXe siècle encadrée par les deux grands combats que sont la Bataille de Waterloo (1815) et les émeutes de juin 1832. On y suit, pendant cinq tomes, la vie de Jean Valjean, du retour du bagne jusqu'à sa mort. Autour de lui gravitent les personnages dont certains vont donner leur nom aux différents tomes du roman, témoins de la misère de ce siècle, misérables eux-mêmes ou proches de la misère : Fantine, Cosette, Marius, mais aussi les Thénardier (dont Éponine et Gavroche) ainsi que le représentant de la loi Javert.
Tome I : Fantine
Dans ce tome s'entremêlent deux destinées : celle de Fantine et celle de Jean Valjean.Ce dernier, ayant purgé plusieurs années de bagne (19 ans) pour avoir volé un pain, rejeté par tous est près de basculer, capable de voler un prêtre ou même un petit ramoneur. Sa rencontre avec Monseigneur Myriel, évêque de Digne, incarnation de l'amour chrétien mené à son pinacle, est l'occasion de sa conversion. Transformé dans les Alpes, Jean Valjean reparaît à l'autre bout de la France, sous le nom de M. Madeleine. C'est une rédemption complète. M. Madeleine, enrichi honnêtement, est devenu le bienfaiteur puis le maire de la ville de Montreuil-sur-Mer. Symétriquement à l'ascension de Jean Valjean, à son rachat pourrait-on dire, on assiste à la chute de Fantine, fille-mère qui pour nourrir sa fille Cosette, ira de déchéance en déchéance, jusqu'à la prostitution et la mort. Ce tome est l'occasion de présenter les personnages qui vont suivre Jean Valjean du début à la fin de ses aventures. Les Thénardier, qui plongeront de la malhonnêteté et la méchanceté ordinaire au banditisme, non pas victime de la société mais victime de leur propre égoïsme; Javert, qui incarne la justice implacable et rigide, qui a mis toute son énergie au service de la loi, sa religion. Peut-on croire Valjean-Madeleine sauvé, réintégré dans la société ? Victor Hugo ne le veut pas. Pour lui, l'honnêteté ne peut souffrir la compromission. Aux termes d'une longue nuit d'hésitation (tempête sous un crâne), M. Madeleine ira se dénoncer pour éviter à un pauvre diable, un peu simple d'esprit, Champmathieu, d'être condamné à sa place. Tous les bienfaits qu'auraient pu apporter M. Madeleine ne pourraient compenser, selon Victor Hugo, la seule injustice faite à Champmathieu. Jean Valjean échappe cependant à la justice, retourne dans la clandestinité pour respecter une dernière promesse : sauver Cosette actuellement pensionnaire malheureuse de Thénardier.
Tome II : Cosette
Dans ce tome, deux livres encadrent l'action, l'un est consacré à la bataille de Waterloo et l'autre à la vie monacale. Victor Hugo aborde le second tome des Misérables par la bataille de Waterloo qui s'est déroulée 7 ans plus tôt. Le lien avec l'intrigue est très ténu : Les Thénardier auraient sauvé le père de Marius à l'issue de cette bataille. Sous ce prétexte dramatique léger, Victor Hugo place là une réflexion qui lui tient à cœur sur la bataille de Waterloo, bataille qui voit la chute d'un personnage qu'il admire, Napoléon 1er. Depuis longtemps, Victor Hugo est hanté par cette bataille. Celle-ci lui inspirera le poème L'expiation du livre V des Châtiments. Il a refusé à plusieurs reprises de se rendre sur les lieux et c'est seulement en 1861 qu'il visite le champ de bataille et c'est là qu'il termine ce récit épique. La Parenthèse (avant-dernier livre) que constitue la réflexion sur la vie monacale, la foi et la prière, pour surprenante chez un révolutionnaire comme Victor Hugo, se présente comme une profession de foi. Réquisitoire violent contre l'Église carcan, c'est aussi une apologie de la méditation et de la foi véritable. « Nous sommes pour la religion contre les religions. », précise Victor Hugo. Le reste de ce tome est consacré à la traque de Jean Valjean. Victor Hugo met dans ce récit toutes ses qualités de romancier dramatique au service d'un suspense prenant, avec rupture de rythme, changement de focalisation. Alternance de période d'accalmie (avec Cosette à Montfermeil, puis à la maison Gorbeau.) et de poursuite haletante. Échappant à Javert à la fin du tome I, Jean Valjean est rattrapé à Paris mais a eu le temps de mettre de côté une forte somme d'argent. Envoyé aux galères, il s'en échappe, retourne chercher Cosette et s'installe à Paris dans la masure Gorbeau. Javert le retrouve et le poursuit la nuit à travers les rues de Paris. Jean Valjean ne trouve son salut que dans le couvent du petit Picpus sous la protection de M. Fauchelevent, un charretier dont il avait sauvé la vie à Montreuil sur Mer. Après un épisode dramatique de fausse inhumation, Jean-Valjean s'installe au couvent avec Cosette sous le nom d'Ultime Fauchelevent. Victor Hugo présente un Jean Valjean sublime : la chute ne lui a pas fait perdre les qualités morales qu'il possédait en tant que M. Madeleine : c'est en sauvant un matelot de la noyade qu'il s'échappe des galères; c'est à cause de sa générosité qu'il est repéré par Javert. On pourrait cependant reprocher à Victor Hugo des ficelles dramatiques un peu grosses : le croisement sur le champ de bataille de Thénardier et du père de Marius ou encore la rencontre miraculeuse et opportune de Jean Valjean et du père Fauchelevent.
Tome III : Marius
L'action se déroule en 1832. Le père Fauchelevent est mort. Cosette a 17 ans et a quitté le couvent. Le tome s'ouvre et se referme sur le personnage de Gavroche. Victor Hugo se lance dans une longue digression sur le gamin de Paris, âme de la ville dont la figure emblématique est Gavroche, fils des Thénardier mais surtout garçon des rues. Victor Hugo axe tout le tome sur la personne de Marius en qui il se reconnaît jeune. Il avouera même avoir écrit avec Marius ses quasi-mémoires . On y découvre Marius, petit fils d'un royaliste, fils d'un bonapartiste, qui choisit son camp à 17 ans, quitte son grand-père et fréquente les amis de l'ABC, groupe de révolutionnaires idéalistes, et côtoie la misère. Son destin croise celui de Cosette dont il tombe amoureux. On peut remarquer à ce sujet la tendresse de Victor Hugo décrivant avec humour et dérision ses premiers émois amoureux. Faisant fi de toute vraisemblance dramatique, Victor Hugo provoque la rencontre de Jean Valjean alias Madeleine - Fauchelevent - Leblanc - Fabre avec Thénardier alias Jondrette - Fabantou - Genflot sous les yeux d'un Marius témoin invisible de la confrontation, dans cette même masure Gorbeau rencontrée au tome II. Superbe face-à-face de deux personnages aux noms multiples qui se cachent de la justice mais dont l'un est descendu jusqu'au fond de l'infamie tandis que l'autre accède à la noblesse morale. Toute la fin du tome est digne des Mystères de Paris avec bande de voleurs et d'assassins, guet-apens, victime prise en otage et menacée, intervention de la police et apparition de Javert. Marius découvre ainsi que le sauveur de son père est un infâme bandit et que le père de celle dont il est amoureux se cache de la police.
Tome IV : L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis
Toute l'action de ce tome est sous-tendue par l'émeute de juin 1832 et la barricade de la rue Saint-Denis. Victor Hugo estime même que c'est en quelque sorte là le cœur du roman. Le premier livre replace les évènements dans le contexte historique de la situation insurrectionnelle à Paris au début de l'année1832. Ensuite se déroulent en parallèle plusieurs vies qui vont converger vers la rue de la Chanvrerie. Victor Hugo précise d'abord le personnage d'Éponine, amoureuse déçue de Marius, ange du bonheur quand elle confie à Marius l'adresse de Cosette ou quand elle défend le domicile de celle-ci contre l'attaque de Thénardier et sa bande, ange du malheur quand elle envoie Marius sur la barricade ou qu'elle lui cache la lettre de Cosette. Éponine martyr de l'amour quand elle intercepte la balle destinée à Marius et qu'elle meurt dans ses bras. L'auteur renoue ensuite avec le parcours de Jean Valjean et Cosette depuis leur entrée au couvent du Petit-Picpus. On assiste à l'éclosion de Cosette. À la remarque de la prieure du couvent, « Elle sera laide» répond l'observation de Toussaint « Mademoiselle est jolie». Grâce aux informations d'Éponine, l'idylle entre Cosette et Marius peut reprendre rue Plumet initiée par une lettre d'amour (un cœur sous une pierre) et se poursuit jusqu'au départ précipité de Jean Valjean et Cosette pour la rue de l'Homme-Armé. Victor Hugo complète ensuite le personnage de Gavroche, gamin des rues, spontané et généreux, capable de gestes gratuits (la bourse volée à Montparnasse et donnée à Mabeuf, l'aide apportée à l'évasion de son père). On le découvre aussi paternel et responsable quand il recueille les deux gamins perdus dont il ignore qu'il est le frère. Tous les protagonistes de l'histoire, ou presque, convergent alors vers la rue de la Chanvrerie et la barricade de la rue Saint-Denis : les amis de l'ABC par conviction révolutionnaire, Mabeuf et Marius par désespoir, Éponine par amour, Gavroche par curiosité, Javert pour espionner et Jean Valjean pour sauver Marius.
Tome V : Jean Valjean
Le cinquième tome est celui de la mort et de l'effacement. Mort des insurgés sur la barricade qui a commencé à la fin du tome précédent par celle d'Éponine et de M. Mabeuf et qui se poursuit par celle de Gavroche puis par l'anéantissement de la barricade. Jean Valjean se situe comme un ange protecteur : ses coups de feu ne tuent personne, il se propose pour exécuter Javert mais lui permet de s'enfuir et sauve Marius au dernier instant de la barricade. Le sauvetage épique s'effectue par les égouts de Paris (l'intestin de Léviathan) que Victor Hugo décrit avec abondance. Échappant aux poursuites et à l'enlisement, Jean Valjean sort des égouts grâce à Thénardier mais pour tomber dans les filets de Javert. Marius, sauvé, est reconduit chez son grand-père. On assiste ensuite au suicide de Javert et à l'effacement de Jean Valjean. Javert en effet relâche Jean Valjean alors qu'il le raccompagnait, en reconnaissance du fait que Jean Valjean l'avait sauvé lors de l'attaque de la barricade, mais ce faisant Javert ne supporte pas d'avoir manqué à son devoir de policier scrupuleux, devoir qui lui impose de ne pas relâcher un suspect pour raison personnelle, ce qu'il a néanmoins fait. Ne pouvant supporter ce grave manquement à son devoir, et d'avoir remis en cause le principe supérieur qu'est pour lui l'obéissance à la hiérarchie, il décide de mettre fin à ses jours en se jetant dans la Seine.(chapitre Javert déraillé - titre d'avant-garde pour l'époque). L'idylle entre Marius et Cosette se concrétise par un mariage. Jean Valjean s'efface peu à peu de la vie du couple, encouragé par Marius qui voit en lui un malfaiteur et un assassin. Marius n'est détrompé par Thénardier que dans les dernières lignes du roman et assiste, avec Cosette, confus et reconnaissant, aux derniers instants de Jean Valjean.

mardi 14 avril 2009

Citation du jour

« La littérature, c'est la vie concentrée servie aux lecteurs dans leur fauteuil, c'est le fruit de millions d'expériences dont ils n'auraient pas le temps de vivre la plus infime partie! Elle nous fait participer à une sorte d'éternité, elle nous rend comme Dieu : omniprésents, dans tous les lieux, dans tous les temps! La fréquenter ne rend pas nécessairement plus sage, mais elle nous aide à être moins sot. »
Yves Beauchemin, romancier québécois

Madame Bovary - G.Flaubert


Activité en classe de français
Regardez la bande annonce du film Madame Bovary (1991) et essayez d'écrire tous les adjectifs qui caractérisent Madame Bovary:
1. Elle est ardente, ...
2. Donnez le masculin des adjectifs retrouvés.
Résumé

Fille d'un riche fermier, Emma Rouault épouse Charles Bovary, officier de santé et veuf récent d'une femme tyrannique. Elevée dans un couvent, Emma aspire à vivre dans le monde de rêve dont parlent les romans à l'eau de rose qu'elle y a lu. Un bal au château de Vaubyessard la persuade qu'un tel monde existe, mais le décalage qu'elle découvre avec sa propre vie déclenche chez elle une maladie nerveuse. Son mari décide alors de s'installer dans une autre bourgade, siège de comices agricoles renommées, Yonville-l'Abbaye, en Normandie. Là, elle fait connaissance des personnalités locales, Homais, pharmacien progressiste et athée, le curé Bournisien, Léon Dupuis, clerc de notaire, Rodolphe Boulanger, gentilhomme campagnard. La naissance d'une fille la distrait un peu, mais bientôt Emma cède aux avances de Rodolphe. Elle veut s'enfuir avec son amant qui, lâche, l'abandonne. Emma croit en mourir, traverse d'abord une crise de mysticisme, puis plus tard, au théâtre de Rouen, revoit Léon, revenu de Paris. Elle devient très vite sa maîtresse, lors d'une promenade dans un fiacre. Installée dans sa liaison, Emma Bovary invente des mensonges pour revoir Léon, et dépense des sommes importantes, qu'elle emprunte à un marchand trop complaisant, Lheureux. Un jour, celui-ci exige d'être remboursé. Emma, par peur du jugement qui va être prononcé contre elle, tente d'emprunter auprès de Léon, puis de Rodolphe. Tous deux la repoussent, et Emma s'empoisonne avec l'arsenic dérobé chez le pharmacien.
Répondez aux questions suivantes:
1. L'auteur du roman "Mme Bovary"
s'appelle Gustave ...
2. Le prénom de Madame Bovary
c'est....
3. Mme Bovary a été publié en... (année)
4. Le pharmacien du village où
habitent les Bovary s'appelle Monsieur...
5. La région de France où se passe cette
histoire c'est La....
6. Le premier amant de Mme Bovary
s'appelle...
7. À la fin du roman Mme Bovary
se suicide à l'...
Ecoutez des extraits du roman en ligne sur http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/flaubert-gustave-madame-bovary.html
Lisez des études critiques sur le roman de Flaubert sur http://flaubert.univ-rouen.fr/
Lisez le roman en entier sur http://fr.wikisource.org/wiki/Flaubert
" L'histoire que Flaubert nous raconte est celle de la médiocrité ; et cette déception que nous éprouvons , c'est le moment où nous découvrons que le réel est aussi le médiocre , l'ennui. mais c'est aussi ce que nous rêvons d'abord. Et le romanesque réside en ce mouvement qui va du rêve au réel de la rencontre, à l'échec, de ce que pourrait être notre vie à ce qu'elle est. Le roman de Bovary n'est-il pas en fin de compte l'histoire du réel , c'est à dire le surgissement d'un éternel ennui ? "

G Bollème, La Leçon de Flaubert, Julliard, 1964

Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar

Ce roman historique, en 6 chapitres non numérotés et titrés en latin, est paru chez Plon en 1951.

Les Mémoires d’Hadrien se présente comme une lettre adressée par l’empereur Hadrien vieillissant (76-138) à son petit-fils adoptif de dix-sept ans, Marc Aurèle, qui doit lui succéder en tant qu’empereur. Cette « méditation écrite d’un malade qui donne audience à ses souvenirs » a pour but d’aider le jeune homme à se préparer à la rude tâche qui l’attend et de lui permettre de réfléchir à l’exercice du pouvoir. Hadrien, sur le ton de la confession, y dresse le bilan de sa vie.
Cette lettre en 6 parties est composée en fait de quatre parties encadrées d’un prologue et d’un épilogue .
Elle commence par la visite que l’empereur Hadrien a fait le jour même à Hermogène, son médecin. Bien que celui-ci se soit montré rassurant, Hadrien, qui, a soixante ans, se sent trahi par son corps et pense que sa mort est imminente. Il entreprend d’analyser son parcours pour « trouver un sens à sa vie et à sa mort ».
Il y évoque sa jeunesse et les personnes, les combats, et les lectures qui l’ont influencé. Il confie également les circonstances secrètes qui lui ont permis de devenir empereur. Dans sa jeunesse, Hadrien combat aux côtés de Trajan. Protégé par Plotine, la femme de Trajan , il parvient à conquérir la sympathie de l’empereur, qui à quarante ans le désigne comme successeur. Marié à Sabine , il n'en éprouve nulle satisfaction, et se consacre à l'Empire. Homme de paix, clairvoyant et éclairé, il renonce à certaines colonies précaires, et travaille à la pacification de l'Empire. Pour lui la guerre est un moyen et non un objectif. Il a durant son règne, travaillé à la consolidation de son empire et à l'amélioration des conditions de vie des femmes et des esclaves. Il s’est ainsi efforcé de rendre la société romaine plus juste.
Alors qu’il voyage en Asie Mineure, Hadrien va rencontrer le jeune Antinoüs qui va bouleverser sa vie. Emu par la beauté du jeune bithynien, Hadrien découvre le bonheur. La disparition de son favori, qui s'est suicidé par amour, « marque un point de non retour dans l’existence d’Hadrien ». Il lui fait ériger une cité et lui voue un culte fervent.
Après une dernière victoire en Judée, Hadrien ressent les premières douleurs cardiaques. Malade, il se retire pour méditer sur son corps dont la mort va bientôt le délivrer.
Les Mémoires d’Hadrien se terminent par une méditation sur le suicide . Ayant le sentiment du devoir accompli, il pense en effet un moment mettre fin à ses jours , mais se résigne finalement à attendre la mort avec dignité et patience …

Source bibliographique

Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar, Elyane Dezon-Jones et Remy Poignault , Balises ( Nathan)
Kléber Haedens Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970
Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty (Editions larousse)

André Malraux - La Condition humaine

Ce roman d’André Malraux (1901-1976) a été publié en extraits dans la Nouvelle Revue française et dans Marianne, et en volume chez Gallimard en 1933. Il a obtenu le Prix Goncourt.

« 21 mars 1927. Minuit et demi. Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? L'angoisse lui tordait l'estomac ; il connaissait sa propre fermeté, mais n'était capable en cet instant que d'y songer avec hébétude, fasciné par ce tas de mousseline blanche qui tombait du plafond sur un corps moins visible qu'une ombre, et d'où sortait seulement ce pied à demi incliné par le sommeil, vivant quand même - de la chair d'homme. La seule lumière venait du building voisin : un grand rectangle d'électricité pâle, coupé par les barreaux de la fenêtre dont l'un rayait le lit juste au-dessous du pied comme pour en accentuer le volume et la vie. Quatre ou cinq klaxons grincèrent à la fois. Découvert ? Combattre, combattre des ennemis qui se défendent, des ennemis éveillés ! »

Ainsi commence La Condition humaine, roman composé en sept parties.
Première partie (21 mars)

La préparation de l’insurrection. Tchen poignarde un trafiquant d’armes et parvient ainsi à s’emparer de ses papiers qui permettront à Kyo et à Katow, ses compagnons, de s’emparer de la cargaison d’armes d’un bateau ancré dans le port. Pour réussir cette opération, les deux révolutionnaires vont bénéficier de la complicité du baron de Clappique. Les armes sont ensuite distribuées à l’ensemble des combattants clandestins cachés à travers la ville. Kyo mène l’inspection de combattants clandestins. Il s’aperçoit en écoutant un message enregistré , que sa propre voix lui parait étrangère. Cette première partie permet également de présenter les principaux protagonistes : Kyo et sa compagne May, Tchen et son maître à penser Gisors, qui est aussi le père de Kyo. Après son meurtre, Tchen vient se confier à Gisors : il se sent séparé du monde des hommes et avoue sa fascination pour « le sang ». Gisors est partagé entre la compréhension inquiète de ses « deux fils » et la fuite dans l’opium qui lui permet de se réconcilier avec lui même.
Deuxième partie (22 mars)

C’est le jour de l’insurrection. Les troupes du général Tchang Kaï-chek sont sur le point d'entrer à Shanghai. Ferral, le président de la chambre de commerce française , étudie avec les autorités locales chinoises les chances de succès de l’insurrection. Finalement il persuade les milieux d’affaires de soutenir Tchang Kaï-chek. Ferral va rejoindre ensuite Valérie, sa maîtresse. Celle-ci subit douloureusement la relation érotique humiliante qu’il lui impose.

Les combats sont très violents . L’insurrection est victorieuse, mais Tchang Kaï-chek s'oppose aux révolutionnaires et préfère pactiser avec les forces modérées: il exige des insurgés qu'ils rendent les armes. Les insurgés s’inquiètent de l’attitude attentiste du Kouo-Min-Tang . Kyo décide d‘en savoir plus et s’en va demander des explications à Han-k’eou.
Troisième partie (29 mars)

Kyo s’est rendu à Han-k’eou, où se trouve la délégation de l’Internationale communiste dont le délégué est Vologuine. Il souhaite demander au Kominterm l'autorisation de résister au général et de garder les armes . Il prend conscience que les communistes sont beaucoup moins forts que ce que l’on espérait à Shanghai. Vologuine lui indique que la tactique de Moscou est, pour le moment, de laisser faire. Tchen vient lui aussi à Han-k’eou et rencontre Kyo. Tchen ne voit comme seule solution que l’assassinat de Tchang Kaï-chek dont il est prêt à se charger. L’Internationale communiste désapprouve cette démarche mais les laisse partir. Kyo et Tchen rentrent séparément à Shanghai.
Quatrième partie (11 avril)

A Shanghai la répression bat son plein. Impliqué dans l’affaire de la cargaison d’armes, Clappique est averti par le chef de la police. Il lui conseille de quitter la ville. Clappique essaye de prévenir Kyo que la police a décidé de l’arrêter. Clappique se rend chez Kyo, mais celui-ci étant absent, il demande à Gisors de l’informer et lui donne rendez-vous dans un bar de la ville. Tchen, avec deux complices organise sans succès un premier attentat contre Tchang Kaï-chek. Il se cache ensuite chez son compagnon Hemmelrich et décide que la prochaine fois, il tentera sa chance , seul. Ferral prend conscience que la décision de Tchang Kaï-chek d’écraser l’insurrection peut servir ses propres intérêts. Il se rend , radieux à un rendez vous avec Valérie. Mais les deux amants se disputent et Valérie le ridiculise. Ferral vient alors chercher du réconfort auprès de Gisors. Il prend conscience de sa solitude et de la vacuité de ses rêves de puissance , mais n’y renonce pas pour autant.

Kyo se rend au rendez-vous de Clappique. May, sa compagne, souhaite l’accompagner. Tchen décide de se jeter avec sa bombe sur la voiture de Tchang Kaï-chek . Geste vain car le général n’est pas dans sa voiture.
Cinquième partie

Clappique n’est pas à l’heure au rendez-vous. Kyo et May se font arrêtés . Kyo est jeté en prison. Apprenant qu’un nouvel attentat a été organisé contre Tchang Kaï-chek , Hemmelrich se rend à la permanence communiste pour avoir des nouvelles de Tchen. Lorsqu’il rentre chez lui, il découvre que sa femme et son enfant ont été assassinés dans des conditions horribles. Il décide alors de participer avec Katow à un ultime combat contre Tchang Kaï-chek. Il parvient à s’enfuir de justesse. Gisors obtient de Clappique qu’il intercède auprès du chef de police, auquel il a un jour sauvé la vie, pour obtenir la libération de Kyo. Cette démarche ne fait qu’aggraver la situation de Kyo.
Sixième partie

Kyo est jeté dans une prison répugnante. Il comparait devant König, le chef de police qui a refusé sa libération. Ce dernier veut absolument faire perdre à Kyo sa dignité : où il trahit les siens, où il sera livré à la torture . Kyo refuse de collaborer et rejoint sous le préau, ses camarades communistes qui attendent d’être brûlés vifs dans la chaudière d’une locomotive. Kyo retrouve Katow. Kyo évite le supplice en se suicidant avec le cyanure qu’il dissimulait sur lui. Katow, lui , donne son cyanure à deux jeunes chinois complètement terrorisés par le sort qui les attend et marche, plein de dignité, vers le supplice . Clappique parvient à se déguiser en marin et à s’embarquer sur un bateau en partance pour la France.
Septième partie

A Paris, Ferral a une réunion au Ministère des Finances mais ne parvient pas à sauver le consortium qu’il dirigeait en Chine. A Kobé, au Japon, chez le peintre Kama, May vient retrouver Gisors. Gisors cherche la paix dans l’opium et dans la méditation. May, elle, malgré sa solitude et son désarroi, souhaite reprendre le combat révolutionnaire.

« Ce roman réunit tous les thèmes du premier Malraux. Chacun de ses personnages incarne une attitude devant la vie et l'action. Mais tous assument leur condition humaine dans ce qu'elle a à la fois de vil et de sublime, c'est-à-dire de contradictoire. Tous vivent ce que l'auteur a appelé lui-même «une aventure tragique» et qui pourrait définir l'ensemble de son œuvre ».

Source bibliographique

La Condition humaine d'André Malraux
Kléber Haedens Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970
Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty (Editions larousse)